Humilité, honnêteté et bienveillance, sont les mots auxquelles je pense quand il s’agit de parler de Juliette. Je suis donc ravie qu’elle ait accepté de répondre à mes « quelques » questions pour en savoir plus sur sa pratique du vélo. Aujourd’hui, on se pose donc un peu pour échanger avec cette cycliste passionnée que beaucoup connaissent et suivent sur Instagram (avec son nouvel acolyte Paupiette).
Hello Juliette ! Très très contente de t’avoir ici ! Pour ceux du fond, est-ce que tu peux te présenter ?
J’ai 25 ans et j’habite à Nancy, je pratique le cyclisme sur route en DN après avoir touché au triathlon. Je travaille depuis deux ans dans une entreprise de personnalisation d’objets et textile orienté vers le développement durable. Et ce n’est pas n’importe quelle entreprise puisque c’est celle de mon frère et de ma sœur ! Une vraie aventure familiale ! À côté du boulot et des entraînements, je suis ambassadrice de marques de vélo.
Depuis un an, j’ai un autre projet en tête… aussi en famille ! On a créé Crème Caoutchouc, une marque de textile lifestyle inspirée du vélo mais pas que ! On a pris plaisir à créer les modèles un peu par hasard, avec la volonté d’être bien dans ses baskets avec des vêtements confortables. Je sors complètement de ma zone de confort avec cette aventure mais j’adore ça !
Tu nous racontes ton histoire avec le vélo ?
Au début c’était un moyen de transport. J’allais à tous mes entraînements de natation, course à pied, musculation, yoga, en vélo. Un jour le coah de natation m’a soufflé à l’oreille le triathlon… J’ai mis un peu moins d’1 an avant de sauter le pas (économiser) pour acheter un vélo et les équipements et me lancer sur la route. Waou! T’as peur de tout au début notamment l’autonomie de tes jambes, le matériel à réparer si jamais, le temps qu’il te faut entre les villes etc…
C’était quoi ton premier bolide ?
Un Giant Avail 1, full alu.

Qu’est-ce que la pratique du vélo t’apporte ?
Un équilibre dans mes énergies ! J’ai toujours fait du sport à raison de plusieurs fois par semaine depuis mes 6 ans… Le vélo c’est la découverte, le plaisir, le partage, l’aventure, la rigueur, la joie, la compétition, l’endurance, l’émerveillement.
Ton meilleur souvenir à vélo ?
Une traversée sur 5 jours lors de la Man Ride 2017 entre les Pays de Galle et Londres organisé par la team Black Sheep Cycling. Tous les ans la Man Ride existe sous une forme différente ; cette année-là on était 8 rouleurs, d’horizons différents à participer. Ce mouvement a été créé pour soutenir les maladies mentales. C’est un souvenir de dingue parce que je prenais part à 1000km sans prépa spécifique dans des conditions climatiques chaotiques avec des personnes fabuleuses.
Rouler pour une cause qui me tient particulièrement à cœur est d’autant plus motivant, et les rencontres qu’on a faites sur le chemin ont été très touchantes. Sensibiliser sur la santé mentale par le contact avec l’autre, grâce au dialogue et via une passion commune c’est remettre l’humain au cœur de nos actions.

Et ton pire souvenir à vélo ?
La cyclo de Millau l’année dernière en avril. Imprudente, je n’avais pas pris d’affaires d’hiver, quand il a été question de températures négatives. Il pleuvait déjà au départ, on était déjà congelés… D’interminables descentes, et comme beaucoup de cyclos, un point d’arrivée qui est loin du point de départ ……
A la base triathlète, tu t’es mise à faire exclusivement du vélo suite à une blessure. Pas trop de regret ?
Blessure et envie. Je savais que j’avais plus de marge de progression en cyclisme et c’est ce que je préférais dans les 3 sports. Puis l’enchaînement des blessures ne me convenait pas. Alors comme on est maso mais pas trop, j’ai choisi. Choisir c’est renoncer comme on dit ! Donc non pas de regret. J’en referais de temps en temps, sur ma distance favorite le S.
Comment as-tu progressé ? Quelles ont été les différentes étapes importantes dans ton évolution en tant que cycliste ?
J’ai voulu progresser par envie d’être à l’aise sur le vélo. L’entraînement amène l’aisance du corps dans l’effort, la vitesse, et ça, ça me plait. Il y a eu la première décision de me concentrer sur ce sport, la seconde de vraiment m’entraîner, la troisième d’organiser ma vie pour tous les “à côté” (j’y travaille encore…).

Comment tu t’entraînes ? Tu m’avais dit que tu avais un coach. Comment ça se passe et à quel moment tu as pensé que ça devenait nécessaire pour évoluer ?
J’ai eu la chance de connaître la personne qui est devenue mon coach lors d’une sortie hebdomadaire à Nancy. Ça s’est enchaîné vite après ça. Je passais de sorties seule ou avec les groupes du coin au système courses. Je n’ai pas trop réfléchi du mois d’avril au mois d’octobre l’année dernière, tête dans le guidon ! C’était peut-être beaucoup d’un coup, ma 7ème course c’était les championnats de France, autant dire un autre monde. Il a fallu encaisser ce type d’efforts. Quand tout est nouveau on y laisse plus d’énergie, une fois les logistiques rodées, on sait sur quoi s’économiser pour ne pas perdre trop de plumes, mieux anticiper certains aspects et mieux se concentrer sur ce pourquoi on est venu.
A l’heure actuelle, sur quoi tu aimerais progresser ?
Les descentes… L’aisance dans le peloton aussi mais surtout progresser en explosivité.
Same crew pour les descentes et le peloton qui sont les trucs sur lesquels je suis le moins à l’aise aussi. Comme beaucoup j’ai l’impression. Et tes objectifs ?
A titre individuel c’est dur à dire mais je n’en ai pas vraiment, si ce n’est celui de ne pas avoir de regret et de progresser. Gagner quelque chose un jour ça peut être chouette. A titre collectif, mes objectifs de cette année, c’était de construire quelque chose de solide humainement au fil de la saison avec notre nouvelle équipe féminine. C’est une belle aventure sportive avec du fun, nous avons réussi à créer quelque chose dont nous sommes fières. Nous sommes toutes dans la vie active avec des enfants ou non, donc quand on part en week-end de courses, en stage, c’est aussi nos moments où on débranche, où la bonne humeur est indispensable. Sinon faut rester chez soi…

Tu fais partie du Team Macadam’s Cowboys. Pourquoi avoir choisi de rejoindre un club et en quoi ça t’a permis de faire évoluer ta pratique ? Et pourquoi celui-ci en particulier ?
J’ai choisi ce team l’année dernière parce que plusieurs copains y étaient et on m’a tendu la main. C’était l’occasion de créer quelque chose de plus gros au niveau féminin aussi. Laurent le président avait déjà en tête de créer une section féminine, me licencier là-bas a un peu boosté le process ! Le club entier a été très volontaire pour faire naître cette initiative, mettre à disposition du matériel, du budget, des personnes investies et se bouger pour recruter des féminines ! Pour l’anecdote quand je travaillais en bar à côté des études, un commercial avec qui on travaillait était déjà chez les Cowboys. Je commençais à peine le vélo et lui avait demandé s’il y avait des filles dans son club, ce à quoi il a répondu “ahah non !!”. Je lui ai alors rétorqué que je viendrai moi, même si j’y connaissais rien pour le moment ! C’était en 2014/2015, il aura fallu attendre 2018 !
Tu participes à plein de courses et tu restes hyper discrète. Pourquoi ?
Ce sont mes premières années de courses et cela prend déjà beaucoup d’énergie de découvrir, s’approprier certains automatismes, croire en soi et se sentir légitime dans ce milieu. Je n’ai pas envie de gesticuler sans cesse et crier trop fort, que ce soit pour du positif ou pour faire la moue cachée quand je me plante. Je n’ai rien à “revendiquer” plus que quelqu’un d’autre et je ne veux pas m’éparpiller. Des fois j’en parle et des fois pas, je ne m’impose rien.

Quel est ton rapport à la compétition ?
Je connais les compétitions depuis petite, avec les années de gymnastique, de conservatoire, de course à pied, de triathlons… mais en vélo c’est différent, je ne suis plus toute seule ! J’intègre seulement depuis 2 saisons la notion de compétition “à plusieurs”, et ça change tout ! On est tous collés serrés alors qu’en triathlon c’est beaucoup plus individuel… J’aime bien ce que la compétition crée. C’est une bulle, où tu dois être présente à 100% tête et corps (enfin ça c’est si tout va bien !!). On peut se transcender et dépasser des barrières mentales que l’on s’était inconsciemment fixées. On peut se surpasser aussi physiquement, grâce à tout le travail effectué en amont. On peut oser, attaquer, jouer. Cela peut nous relier particulièrement aux autres qui sont présents avec nous, c’est fort. Mais la compétition c’est aussi un rythme de vie particulier en plus du travail.
Qu’est-ce qui te plaît dans le fait de participer à des courses ?
Outre l’adrénaline, maintenant j’aimerais connaître davantage les courses en équipe, et n’ayant jamais connu le côté “collectif” auparavant, je dois dire que ça connecte l’humain à la performance. J’ai envie d’aller davantage dans ce sens, de connaître les courses en équipe. Ensemble, l’émulation est régénératrice et la performance belle.
Tu roules beaucoup mais est-ce que tu continues d’avoir peur, en course notamment ?
Encore trop à mon goût !
Et comment tu fais pour vaincre tes appréhensions ? YOLO ?
J’ai du mal à me dire yolo quand il est question de sensations négatives. Il faut faire et refaire les choses pour mieux les vivre, mais par exemple pour les appréhensions en descentes et en peloton j’ai commencé un travail avec un hypnothérapeute. Il était impossible pour moi de juste entendre “bah t’y vas puis c’est tout”. On n’est pas tous constitué pareil, à chacun de trouver ses outils pour s’améliorer s’il le souhaite. J’ai du retard dans la pratique (en compétition j’entends), autant être ouverte d’esprit pour tenter d’autres approches afin d’optimiser les efforts du quotidien.
Tu es sur Strava comme beaucoup. Quelle place occupe ce réseau dans ta pratique ? Tu chasses les QOM et places dans le classement général, ou tu t’en fous globalement car plaisir et dépassement de soi avant tout !
Strava c’était d’abord mon journal de bord sportif. C’est bien pour voir sa propre progression au fil des mois et des années. C’est toujours cool de choper un QOM on n’est qu’humain ! Mais bon, c’est pas la vraie compèt’ Strava, je le vois surtout comme un outil d’infos, de communication entre les copains et ceux qu’on suit.

Est-ce que tu penses qu’il y a eu un avant et après Strava ? Et que ça a changé notre rapport à la performance et aux autres ?
Clairement ! Tu fais du vélo/running et t’as pas Strava ?! L’avènement des datas, et surtout dans le sport, a chamboulé beaucoup de manières de faire pour les pratiquantes et pour les marques… Je suis toujours un peu bisounours à voir le côté positif des réseaux, mais ça peut être une aliénation !
Parlons matos ! Tu roules sur quoi maintenant ? C’est quoi son petit pédigrée à ton bolide ? Et pourquoi avoir choisi cette association ?
C’est un Xelius SL 700 à disques, équipé en Dura Ace 52/36 à l’avant et 11/28 ou 30 à l’arrière. Composants PRO et pneumatiques/boyaux Hutchinson. En ce moment j’ai monté les roues Dura-Ace C40 à boyaux pour les courses, et en entraînements je laisse les RS700. La légèreté du Xelius avec le dynamisme des Dura-Ace ça donne de très belles sensations !
Tu étais sur un Aircode avant. Pourquoi tu as changé de modèle ?
J’étais en discussion avec Lapierre à l’époque du Aircode quand il était question de faire ma saison en tri. Le Aircode était adapté à ce sport et aux formats que j’aimais. Puis j’ai changé de cap ! Le Xelius correspond mieux aux profils de courses sur lesquelles je m’aligne cette année.
Et grand débat : c’est comment les freins à disque ?
Honnêtement quand il pleut c’est un gros + et ça en Lorraine c’est appréciable !! Dans les descentes aussi… En groupe il faut faire attention, ça freine différemment que les patins.

Tu es ambassadrice de plusieurs marques (Lapierre, Shimano France, PRO, Lazer, Black Sheep Cycling, Wahoo, Hutchinson). En quoi ça consiste le taff d’ambassadrice ?
C’est concrètement combiner sa communication personnelle avec celle des marques. Œuvrer pour l’image des marques, parce qu’on les a choisies et qu’elles correspondent à nos besoins, nos goûts, nos valeurs, nos ambitions. Je dis bien combiner parce qu’il est important de garder son naturel, même avec des partenariats (selon moi).
Comment choisis-tu les marques avec lesquelles tu collabores ?
Il faut que je sois en accord avec les valeurs de la marque, ce qu’elle véhicule de manière générale. Le feeling avec les personnes que je rencontre aussi m’importe beaucoup.
Tu as une ligne édito vraiment cool sur Instagram. Tu nous en parles un peu plus ? Comment sélectionnes-tu et produis-tu ton contenu par exemple ?
Cool comment ? Je suis curieuse !! Pour moi Insta c’est des images plus que du texte… J’aime bien que ce soit un mélange entre soigné et spontané, alors dès que j’ai un peu de temps je travaille avec un photographe que j’ai choisi l’année dernière avec qui on s’entend bien. J’ai la chance aussi de croiser le chemin d’autres photographes que j’adore. J’aimerais toucher à plus de choses pour la création de contenu, mais entre les entraînements, le planning de courses, le travail, les évènements, je n’y arrive pas toujours…
Pour te répondre, je trouve qu’il y a un vrai parti pris graphique dans le choix des photos. T’as créé une identité bien à toi et quand on tombe sur une de tes photos sur le feed, on sait que c’est toi direct.

Le cyclisme féminin n’est pas vraiment mis en avant et les femmes cyclistes sont peu visibles. Quel est ton point de vue là-dessus ?
Il faut qu’on soit à bloc pour rétablir un peu d’ordre, niveau amateur comme professionnel ! Cela progresse, lentement, mais on y vient. Il faut être optimiste.
Pas facile de s’imposer dans les pelotons ou parfois même de prendre un relai quand on est une femme, non ? Comment ça se passe pour toi là-dessus ?
Après avoir passé beaucoup de temps seule sur le vélo, j’ai roulé dans des groupes masculins. Il y a un temps d’adaptation… Puis une fois que tu as fait quelques kilomètres et que tu discutes ça va (comme dans la vie en fait ??). Si tu es lâchée à la première sortie, c’est toujours perturbant mais en soi c’est pas grave… puis tu y retournes une seconde fois et tu tiens mieux et ainsi de suite. Même si tu deviens forte dans ce groupe où avant tu peinais, tu retrouveras toujours un autre groupe où tu pourras être lâchée très vite… Si on prend l’exemple des relais, ce n’est pas au début que tu t’y aventures ! Puis avec plus d’entraînement, ça vient naturellement. J’ai pas abordé la pratique du cyclisme avec en tête des “clans” de sexes différents, homme ou femme n’importe, ça ne me pèse pas.
And what about les Macho Macho Man à deux roues ?
“Mon honneur est sauf, je suis arrivé avant une fille !”, “ça veut promouvoir le cyclisme féminin mais ça pose en brassière sur les réseaux”. Le fait de rouler apporte sûrement de la crédibilité, mais en soi ça ne change pas grand chose sur les réseaux…

Outre cette magnifique « campagne » Missyclettes qui a été rapidement supprimée, qu’est-ce qui pourrait faire évoluer les mentalités selon toi ?
La médiatisation ça oui ce n’est plus à prouver. Mais aussi plus de femmes dans les corps de métiers de la fédération, du côté des entraîneurs, des DS, dans les clubs, dans un travail de proximité avec la jeunesse… “enfin je sais pas, enfin peut-être”
Quels conseils tu aimerais donner aux femmes qui n’osent pas s’imposer ?
J’ai tendance à penser qu’il ne faut pas hésiter à parler avec de la bienveillance, avec des sourires et de la répartie quand une situation ne nous paraît pas “normal”. Le bon ton et la bonne forme semble primordial, sinon on donne raison à l’interlocuteur ! Ça dépend aussi de la gravité de la situation, dur à appliquer tout le temps ! Je n’ai aucun conseil à donner, si ce n’est celui d’être curieuse, têtue et de croire en notre instinct, si on arrive à l’écouter…
Et aux mecs qui roulent et qui se prennent pour des coqs ?
Si c’est leur recette du bonheur, tant mieux pour eux !
Passons à mes deux questions incontournables… A qui ou à quoi tu aimerais dire merci ?
Merci au hasard de m’avoir fait découvrir le vélo (tard mais bon…). Merci à ceux qui te donnent une roue quand tu es en peine, quelle sensation merveilleuse. Merci aussi aux réseaux qui m’ont fait découvrir des très belles personnes. Et ces mêmes réseaux sans qui je n’aurais pas connu des marques à l’autre bout du monde que j’adore et avec qui je travaille maintenant.
Et merci mais non merci ?
Merci mais non merci à nos peurs, irrationnelles mais présentes dans nos têtes. Merci mais non merci au : “ça bascule ça bascule làààààààà”.

Des cyclistes et/ou des comptes IG à nous balancer qui t’inspirent ?
@nikhowe @susanne_haller @parez @steffgutovska
Pour continuer sur les 2 roues, tu passes ton permis moto, non ? Est-ce que le vélo (je pense notamment à la répartition du poids, position dans les virages etc.) t’a aidé dans ton apprentissage ?
Oui, même si les deux ne se manie pas pareil du tout ! Le vélo m’aide sûrement par habitude d’être sur un 2 roues.
Et tu comptes te prendre quoi comme bécane car je crois que chez Lapierre, ils ne font pas encore dans la cylindrée ?
La première moto ça serait au budget ! Et un jour si il y a une NineT Pure dans mon garage je serais ravie. Ou une petite Triumph.
En dehors du vélo, qu’est-ce que tu aimes faire ? J’avoue que la sieste post-sortie, ça compte aussi un peu comme une activité…
J’adore aller au cinéma (je me rattrape l’hiver…), j’aime rejouer du piano de temps en temps, et lire des magazines ou bouquins. Chanter avec ma guitare, ça, j’adore ! Et c’est encore mieux quand mon frère m’accompagne. En ce moment, c’est beaucoup Crème Caoutchouc, j’ai pu m’y replonger à fond après la dernière course et pendant la coupure.
Un dernier mot ou un conseil/livres/films/inspi/marques etc. que t’aimerais partager avec nous ?
Crème Caoutchouc of course ! L’aventure ne fait que commencer !
Et sinon… du recul pour écouter son instinct, savoir s’entourer des bonnes personnes et surtout du bon son dans les oreilles !
Merci Juliette !
La Cyclo carte d’identité
Compte Strava : Juliette ldn
Compte Instagram : @julietteldn
Vélo : Lapierre Xelius SL 700 Disc
Ton ravito préféré : Les barres Veloforte